Pourquoi et comment êtes-vous devenu horloger ?
Thierry : Depuis tout petit, j’aimais réparer les objets. Un jour, un reportage télévisé sur l’horlogerie a éveillé en moi une véritable passion. Major de ma promotion à l’École d’Horlogerie d’Abidjan, j’ai été repéré par la Maison A.CONSTANT. C’est ainsi que ma carrière a débuté en octobre 2018.
Mayer : Je suis horloger depuis 1996, formé au Centre Horloger d’Abidjan. À mon arrivée dans la Maison A.CONSTANT, j’ai eu la chance de travailler aux côtés de Monsieur Étienne, ancien horloger aujourd’hui retraité. Monsieur Constant m’a offert l’opportunité de rejoindre l’équipe immédiatement après mon stage.
Léa : Ma mère, passionnée par les montres, m’a encouragée à me lancer dans l’horlogerie. Au départ, j’étais attirée par la mécanique automobile, car il y a un lien dans la précision et le fonctionnement des mécanismes. L’horlogerie, c’est de la micromécanique, donc plus délicat et moins salissant. J’aime quand tout est minutieusement ordonné. À l’école d’horlogerie, nous étions 12 élèves, mais seulement deux d’entre nous ont poursuivi dans cette voie, et j’étais la seule fille. Travailler pour la Maison A.CONSTANT était un rêve pour beaucoup.
David : J’ai obtenu mon CAP d’horloger en 1992, en France. Enfant, j’avais une ancienne pendule à faire réparer, et je me souviens avoir été fasciné par l’atelier de l’horloger et surtout par les roues et le tic-tac en bruit de fond. Après mes études, j’ai intégré l’atelier d’horlogerie des Galeries Lafayette à Paris, où je suis devenu horloger agréé Cartier. Par la suite, j’ai rejoint « La Plateforme », le centre horloger du groupe Richemont, où sont réparées les montres de prestigieuses Maisons comme Cartier, IWC, Jaeger-LeCoultre, Panerai, Van Cleef & Arpels et Piaget.
Quelles qualités sont requises pour être un bon horloger ?
Thierry : Être horloger, c’est bien plus qu’un métier, c’est une véritable passion. Il faut faire preuve de patience et de précision. C’est, en quelque sorte, comme être le chirurgien des montres.
Léa : Être horloger, c’est exercer un métier où la précision et la minutie sont essentielles. Il faut faire preuve de patience, de rigueur, d’un esprit analytique et d’une grande mémoire.

Quelle montre vous a donné le plus de challenge ?
Thierry : Je me souviens de ma première Baume & Mercier, un mouvement automatique 77-50. J’y ai consacré deux jours entiers et j’ai réussi à la remettre en état. Quand je demandais à Monsieur Étienne, aujourd’hui retraité, comment il parvenait à réparer toutes ces montres, il me répondait toujours : ‘Ne t’en fais pas, tu feras encore mieux.’ C’était mon mentor, et j’espère qu’il est fier de moi.
Mayer : Un jour, Monsieur Étienne m’a confié une course. À mon retour, une surprise m’attendait : il avait entièrement démonté une montre et je devais la remonter sans avoir vu l’emplacement des pièces. C’était une Piaget gravée à l’effigie de Félix Houphouët-Boigny. J’ai relevé le challenge avec succès !
Quelles formations la Maison A.CONSTANT vous a-t-elle permis de suivre ?
Thierry : Je suis actuellement une formation avec Rolex. Dans un premier temps, nous suivons des cours à distance avec des formateurs basés en Suisse. Rolex nous envoie des mouvements sur lesquels nous nous exerçons et perfectionnons nos compétences. En juin, je suis parti en Suisse, dans leurs ateliers afin de finaliser notre formation. C’était une immersion totale au cœur de la marque.

Mayer : J’ai eu l’opportunité de suivre plusieurs formations, tant à distance qu’au sein des manufactures en Suisse car chaque Maison a ses spécificités et ses techniques. Ma passion pour ce métier n’a cessé de grandir au fil des années. J’ai été formé à Genève pour Rolex, à Nyon pour Hublot, et à La Chaux-de-Fonds pour Cartier. L’expérience chez Rolex m’a particulièrement impressionné : leur approche technique est unique et leur qualité de travail, exceptionnelle.
Léa : Je suis actuellement en formation avec Rolex, où l’on nous enseigne à détecter les pannes et à établir des diagnostics précis. J’ai eu la chance de partir en Suisse pour rencontrer leurs équipes, un rêve de longue date. Là-bas, tout rappelle l’horlogerie. Je suis la seule femme à suivre cette formation.
David : Bientôt, je partirai en Suisse pour suivre une formation de deux semaines chez Rolex. Un nouveau challenge à relever…